La Mountain est un type de locomotive à vapeur dont les essieux ont la configuration suivante (de l'avant vers l'arrière) :
L'appellation Mountain vient du fait que la première locomotive de ce type fut spécialement construite pour circuler sur une ligne, qui franchissait un massif montagneux aux États-Unis.
Ces machines ont été construites dans le but de disposer d'engins de traction alliant vitesse élevée et grande puissance de traction.
Les Mountain de la série 241 P numéros 1 à 35 sont des locomotives à vapeur unifiées de la SNCF mises en service entre juin 1948 et juillet 1952.
La série fut construite en 4 ans, de juin 1948 à juillet 1952, par la société Schneider au Creusot (Saône-et-Loire). Elle reprenait, avec des améliorations, les dispositions de la 241 C 1 de 1930, prototype qui à son tour bénéficiait du retour d'expérience de la précédente série des 241 A de la Compagnie du chemin de fer Paris-Lyon-Méditerranée.
Ces locomotives étaient de type compound à 4 cylindres et 4 essieux couplés, avec les cylindres haute pression placés à l'intérieur du châssis entre le 1e et le 2e essieu moteur entraînant le 3e essieu moteur, tandis que les cylindres basse pression situés à l'extérieur entraînaient le 2e essieu moteur. La distribution haute pression était commandée par renvoi de mouvement des tiroirs basse pression et avance prise sur les contre-tiges des pistons haute pression.
La chaudière d'un diamètre interne de 1,80m était dotée d'un foyer « Crampton » prolongé sur l'avant par une chambre de combustion, avec une grille débordante de 5,05m² de surface. La voûte du foyer était soutenue par 3 « arch tubes » améliorant également la circulation d'eau. L'alimentation en charbon était assuré par un chargeur mécanique stoker de type « HT 1 », et l'alimentation en eau par un injecteur type « U1 » secondé d'un ensemble alimentaire réchauffeur d'eau type « ACFI ». La boîte à fumée mesurait 3m de longueur et supportait un échappement type double « à trèfle » PLM.
Les 241 P furent accouplées aux tenders unifiés du type 34 P d'une capacité de 34m3 d'eau et 12 tonnes de charbon, et dans quelques cas, elles reçurent également des tenders du type 36 P, contenant 36m3 d'eau et 9 tonnes de charbon.
La série, qui comprenait 35 unités, était destinée à la reprise des trains lourds sur les sections non électrifiées de la ligne Paris-Lyon-Marseille. Devant l'avancée des électrifications, elles essaimèrent sur les régions de l'Est, du Nord et de l'Ouest.
Les 5 dernières machines de la série, les 241 P 31, 32, 33, 34 et 35 furent à leur sortie d'usine, directement affectées à la région Nord au dépôt de La Chapelle, et ne connurent donc jamais la région Sud-Est.
Elles servirent pendant une vingtaine années et furent progressivement retirées du service dès 1965 avec la 241 P 1 radiée le 31 décembre 1965, pour s'achever avec les 241 P 9 et 241 P 16 qui furent les dernières radiées le 20 novembre 1973. Ces machines étaient surnommées les « grosses P » par opposition aux 141 P qui étaient affublées du surnom de « petites P ».
Le dernier train régulier tracté par une de ces Mountain fut assuré par la 241 P 17 le 28 septembre 1969 entre Nantes et le Mans.
Les dépôts d'affectation furent les suivants :
Sur la région Sud-Est les premières 241 P furent livrées au dépôt de Dijon-Perrigny en mai et juin 1948, pour assurer la traction des trains sur la ligne de Paris à Lyon qui n'était pas encore électrifiée. Puis au fur et à mesure de la progression l'électrification de la « ligne impériale », les Mountain furent mutées aux dépôts de Lyon-Mouche puis Marseille-Blancarde sur la région Méditerranée. La 241 P 5 du dépôt de Marseille-Blancarde sera la dernière à quitter la région Méditerranée le 28 juillet 1962 au terme de l'électrification de la « ligne impériale ». Elle poursuivirent leur carrière sur la région Sud-Est au dépôt de Nevers à partir de 1958, sur les relations de Vierzon à Clermont-Ferrand et Moret - Veneux-les-Sablons à Clermont-Ferrand, jusqu'en septembre 1969.
Au Nord, le dépôt de La Chapelle reçu 9 241 P entre 1951 et 1953 pour les trains de la ligne Paris-Lille. Les locomotives quittèrent le dépôt du 18e arrondissement de Paris en janvier 1959, à la suite de la mise sous tension de la dernière section de ligne entre Longueau et Paris-Nord.
Le dépôt de la Villette fut le premier de la région Est à recevoir des 241 P à la fin de l'année 1958 pour la traction des trains sur la ligne 1 entre Paris et Bar-le-Duc ; mais les travaux de reconversion de ce dépôt à la traction électrique auront pour conséquence le transfert de ses 241 P au dépôt de Noisy-le-Sec en mai 1961 pour une période de 16 mois. Après la mise sous tension de l'intégralité de la ligne de Paris à Strasbourg en mai 1962, les 241 P furent regroupées au dépôt de Chaumont sur la ligne 4 où elles circuleront en direction de Mulhouse jusqu'à leur dernier roulement effectué en mai 1968.
À la région Ouest, le dépôt du Mans reçoit ses premières 241 P au mois de janvier 1959 en provenance de la région Nord. Les 20 241 P que comptera le dépôt Manceau remorqueront des rapides sur des distances importantes comme le Mans-Brest 411km, et le Mans-Nantes-Quimper 440km. Les 241 P achèveront leur carrière sur le Mans-Nantes où elles effectuèrent leurs ultimes circulations en septembre 1969.
À titre indicatif, la consommation en exploitation était d'environ 100 litres d'eau et 25kg de charbon au kilomètre.
Tender :
4 exemplaires ont été préservés :
Les 241 P ont été reproduites à l'échelle HO par :
À l'échelle N par :